Pourquoi je n’ai pas mes règles ? comprendre les causes courantes d’absence de menstruation

L’absence de menstruation, médicalement connue sous le nom d’aménorrhée, est une préoccupation valide pour les femmes en âge de procréer. Différentes raisons peuvent expliquer ce phénomène, allant de modifications bénignes dans le mode de vie à des conditions médicales sous-jacentes qui nécessitent une attention. Dans cet exposé, nous allons explorer les causes les plus courantes influençant le cycle menstruel.

Définition de l’aménorrhée

L’aménorrhée primaire et secondaire sont les deux types d’absence de menstruation. L’aménorrhée primaire fait référence au cas où une jeune fille n’a pas commencé à avoir ses règles à l’âge de 16 ans, tandis que l’aménorrhée secondaire est le terme utilisé quand une femme a eu ses règles mais qu’elles s’arrêtent pour une durée de trois mois ou plus.

Les fluctuations hormonales

Les hormones jouent un rôle essentiel dans la régulation du cycle menstruel. Un déséquilibre peut entraîner une perturbation du cycle.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une cause fréquente d’aménorrhée. Ce trouble endocrinien entraîne une surproduction d’androgènes, perturbant l’ovulation et causant souvent des retards ou l’absence de menstruation.

La ménopause précoce, également appelée insuffisance ovarienne prématurée, peut survenir chez les femmes de moins de 40 ans, entraînant l’arrêt des règles et d’autres symptômes typiques de la ménopause.

Les troubles de la thyroïde, qu’il s’agisse d’hyperthyroïdie ou d’hypothyroïdie, peuvent aussi perturber le cycle menstruel à cause de la surproduction ou du manque de l’hormone thyroïdienne.

L’impact du poids et de l’alimentation

Le poids corporel a une influence marquée sur la menstruation.

L’excès de poids peut conduire à l’accumulation d’oestrogène dans les tissus graisseux, ce qui peut supprimer l’ovulation et causer l’aménorrhée.

La perte de poids extrême ou rapide ou les troubles alimentaires comme l’anorexie et la boulimie peuvent diminuer considérablement la production des hormones nécessaires pour maintenir le cycle menstruel.

Le stress et l’activité physique intense

Le stress peut affecter l’axe hypothalamo-pituitaire-ovarien, responsable de la régulation du cycle menstruel. Lorsqu’une femme subit un stress important, son corps peut suspendre le cycle menstruel en réaction.

L’exercice excessif, particulièrement commun chez les athlètes de haut niveau, peut mener à la même réaction de stress corporel et entraîner l’aménorrhée.

Les médicaments et contraceptifs

Certains médicaments, notamment les contraceptifs hormonaux, peuvent causer des interruptions dans le cycle menstruel. Après l’arrêt de contraceptifs oraux, par exemple, il peut y avoir un retard dans le retour à la normale du cycle menstruel, connu sous le nom d’aménorrhée post-pillule.

Les médicaments psychotropes, les corticostéroïdes et les chimiothérapies peuvent également influencer le cycle menstruel.

Les troubles médicaux sous-jacents

Plusieurs conditions médicales peuvent être à la racine de l’aménorrhée.

Les maladies systémiques comme le diabète ou la fibrose kystique, ainsi que les conditions génétiques rares telle que le syndrome de Turner ou de Swyer peuvent affecter la menstruation.

Les problèmes structurels dans l’utérus ou les ovaires, tels que des cicatrices suite à une chirurgie ou endométriose, peuvent provoquer une absence de menstruation.

L’allaitement et la grossesse

Évidemment, la grossesse reste la cause la plus commune d’aménorrhée. Toutefois, après l’accouchement, l’allaitement peut aussi maintenir les niveaux d’hormones qui suppriment l’ovulation, prolongeant ainsi l’absence de règles.

Quand consulter un professionnel de santé ?

La persistance d’une aménorrhée nécessite souvent l’avis d’un spécialiste. Il est conseillé de consulter si :

  • Vous n’avez pas commencé à avoir vos règles à l’âge de 16 ans (aménorrhée primaire).
  • Vous avez eu des règles, mais elles s’arrêtent soudainement pour plus de trois cycles menstruels (aménorrhée secondaire).
  • Vous éprouvez d’autres symptômes, tels que la douleur pelvienne, une chute de cheveux inexpliquée, ou un gain/perte de poids soudaine.

Les examens médicaux peuvent inclure des analyses sanguines pour évaluer les niveaux hormonaux, des échographies pour visualiser les organes reproducteurs et parfois des examens plus invasifs comme l’hystérosalpingographie.

Approches de gestion et de traitement

Le traitement de l’aménorrhée varie grandement selon la cause sous-jacente. Des conseils nutritionnels peuvent être proposés pour les personnes souffrant de troubles alimentaires, et des programmes d’exercice ajustés pour celles avec une activité physique intense.

Dans les cas hormonaux, des traitements hormonaux substitutifs ou des médications spécifiques pourront être prescrits pour rééquilibrer les niveaux hormonaux.

Pour les facteurs liés au stress, des thérapies comportementales ou des modifications du mode de vie pourront être conseillées.

Perspectives long terme et impact sur la fertilité

L’impact de l’aménorrhée sur la fertilité dépend largement de la cause. Certaines conditions, comme le SOPK, peuvent compliquer la conception, mais des options de traitement existent pour aider à restaurer la fertilité.

La prise en compte des facteurs multiples pouvant influencer la menstruation implique souvent une démarche collaborative avec des professionnels de santé différents : gynécologues, endocrinologues, nutritionnistes ou psychologues, selon les besoins.

Le défi demeure non seulement dans le diagnostic et le traitement, mais aussi dans la compréhension de la singularité de chaque femme et de son cycle menstruel. La patience et la communication ouverte avec les professionnels de santé sont clés pour naviguer dans ce processus.

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